Cet excellent livre de Gaëtan Le Porho est sous-titré: L’investissement pédagogique de la Fédération Unitaire de l’Enseignement (FUE). Issu d’un travail de mémoire, ce livre nous renvoie aux années d’après-guerre (14-18) et nous plonge dans les dernières grandes années du syndicalisme révolutionnaire français.
Qui sait que de sa création à la première guerre, la CGT était révolutionnaire? Qu’elle déniait aux partis le monopole de l’action visant au changement de société? En réalité, le modèle de syndicalisme développé à partir de la fin du XIXe siècle en France reste encore vivace et constitue ce que l’on appelle plus pudiquement aujourd’hui le syndicalisme de lutte. La grève, l’action directe, l’occupation, le sabotage etc. sont autant de pratiques issues de cette époque où le syndicat refusait d’être le vassal du parti ou un outil de négociation entérinant les conquêtes patronales.
De cet esprit de l’époque nous reste encore la devise de la vieille AIT: « L’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ».
Mais que cela voulait-il dire dans l’éducation? Continuer la lecture