Le Maître insurgé: écrits militants de Célestin Freinet

le_maitre_insurgeHuitième tome de l’excellente série lancée par Libertalia et N’autre École / Q2C, Le Maître insurgé met en avant les écrits de Célestin Freinet. Issus de L’École Émancipée, de l’Éducateur Prolétarien (ancien Nouvel Éducateur) et de la revue Clarté (H. Barbusse), ces textes se situent dans la période de l’entre-deux guerres (1920-1939), des premières années de Freinet à son internement en 1940, en passant par ses démêlés avec l’extrême droite de Charles Maurras.

On y découvre un Freinet habituellement peu mis en avant: le militant révolutionnaire. S’il faudrait avoir une lecture très sélective pour ne pas connaître l’investissement politique du pédagogue, la priorité donnée à la pratique de classe dans ses propres écrits et dans les récits relatifs à son héritage a quelque peu invisibilisé une partie de ses engagements. En effet, Freinet fait ses débuts à la CGTU et en particulier à la Fédération Unitaire de l’Enseignement (FUE) dans laquelle se développent les pratiques pédagogiques que Freinet récupère, expérimente et développe (il y est évidemment une grande force de proposition mais on a tendance à négliger l’aspect collectif du développement de cette pédagogie). Continuer la lecture

Syndicalisme révolutionnaire et éducation émancipatrice

Syndicalisme Révolutionnaire CouvDos-500x500Cet excellent livre de Gaëtan Le Porho est sous-titré: L’investissement pédagogique de la Fédération Unitaire de l’Enseignement (FUE). Issu d’un travail de mémoire, ce livre nous renvoie aux années d’après-guerre (14-18) et nous plonge dans les dernières grandes années du syndicalisme révolutionnaire français.

Qui sait que de sa création à la première guerre, la CGT était révolutionnaire? Qu’elle déniait aux partis le monopole de l’action visant au changement de société? En réalité, le modèle de syndicalisme développé à partir de la fin du XIXe siècle en France reste encore vivace et constitue ce que l’on appelle plus pudiquement aujourd’hui le syndicalisme de lutte. La grève, l’action directe, l’occupation, le sabotage etc. sont autant de pratiques issues de cette époque où le syndicat refusait d’être le vassal du parti ou un outil de négociation entérinant les conquêtes patronales.
De cet esprit de l’époque nous reste encore la devise de la vieille AIT: « L’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes ».
Mais que cela voulait-il dire dans l’éducation? Continuer la lecture