Présentation de la classe coopérative 6e (rentrée 2016)

coopérationLe bilan d’une année de Conseils pour point de départ

Suite à l’expérience menée pendant un an avec une classe de 5e autour du projet de réflexion « accueil de la parole des élèves », nous sommes deux cette année à avoir lancé l’idée d’une classe coopérative réinvestissant notamment les tentatives de mise en place d’un conseil d’élèves. N’ayant pas tenu le rythme, je n’ai malheureusement pas pu écrire sur cette année avec les 5e.

Cette première approche avec une classe ordinaire a néanmoins permis de mettre en lumière quelques écueils qui nous ont orientés pour cette nouvelle rentrée avec la classe de 6e:

  • Les problématiques de Conseil qui n’ont pas de lien avec le travail de classe mènent l’assemblée à l’isolement.
  • Le fonctionnement en vase clos (indépendemment du travail disciplinaire) permet d’avancer mais jusqu’à un certain point.
  • Les obstacles repérés en classe (problèmes de relation avec un enseignant) sont abordables mais de par le statut de temps détaché du conseil, ce qui s’y passe peut être vécu comme une menace pour les collègue de l’équipe ne s’intéressant pas aux échanges.
  • La cohabitation de règles parfois en opposition (entre le conseil et certains cours) ralentit fortement la capacité des élèves à creuser les expériences initiées sur le temps de conseil.
  • Un fonctionnement trop fortement non-directif (structure très light au départ) pose un cadre moins sécurisant pour les profs et ralentit la constitution du groupe, bien qu’après quelques mois les choses se soient installées convenablement.

Penser le projet au niveau de l’équipe

Avec une collègue, nous avons donc souhaité réunir une équipe autour d’un projet de classe coopérative afin de maximiser les chances de développer une certaine porosité entre conseil et cours. Pour cela, il fallait garder en tête l’objectif premier: trouver des entrées communes déplaçant les pratiques de classe afin que le conseil reprenne son rôle de régulateur du travail.

Voici les pistes envisagées avant proposition à l’équipe:

Concrétisation des axes du réseau dans la classe à projet

L’organisation

– Une salle attribuée et un plan de tables favorisant le travail coopératif

– Une équipe pédagogique réunie autour du projet

– Techniques communes entre les disciplines

– Concertation 1h hebdo ou 1h30 quinzaine de l’équipe pour le suivi des projets et du conseil d’élèves (temps REP +)

– Emploi du temps élèves aménagé (prise en compte des rythmes)

L’expression

– Écriture libre 1h hebdomadaire (domaine 1)

– Temps d’accueil le Lundi matin (quoi de neuf ? / nourrissage culturel / utilisation des coins de la classe / sas de transition) (domaines 1, 3, 4, 5)

– Temps d’échanges réguliers autour de la présentation des travaux de classe (travaux interdisciplinaires, travaux « ordinaires ») (tous les domaines de compétences)

– Conseil d’élèves – 1h hebdomadaire (domaines 1 et 3)

– Recherches libres favorisées dans les disciplines

La communication

– Présentation des travaux au sein de la classe travaux interdisciplinaires, « ordinaires » en cours d’élaboration ou en restitution finale) (domaines 1 et 3)

– Alimentation régulière du blog de la classe (domaines 2 et 3)

L’organisation coopérative et l’autonomie

– Co-construction de séances interdisciplinaires à partir de thèmes proposés, de projets de travail autres (tous les domaines)

– Construction des règles de la classe, gestion des problèmes (domaine 3)

– Exercice des responsabilités quotidiennes nécessaires au développement du travail coopératif et de la démocratie dans la classe. (domaine 3)

– Plan de travail dans les disciplines

De l’idéal à la réalité

Le point faible de cette entrée par la proposition d’un projet est que nous ne partons pas complètement des pratiques des collègues mais simplement d’une envie imprécise et de représentations dont la nature ne pourra se préciser qu’en allant (il n’est bien évidemment pas envisageable d’appliquer ces propositions à la lettre, il va falloir laisser le temps à la négociation du groupe autour de « l’esprit » de ce projet).
Je reviendrai sur les entrées empruntées lors des concertations et les évolutions principales concernant la mise en commun de pratiques.

Tout ce qui a trait aux points de départs issus d’un éventuel « Quoi de neuf » n’est pas perçu comme sécurisant par les professeurs en raison de la lourdeur des programmes et de la nouveauté du principe pour la plupart. Si nous devons y arriver un jour, ce sera par des voies détournées donc.

Les obstacles les plus importants sont malheureusement structurels pour l’instant. Si nous avons pu obtenir une salle, une équipe de volontaires et un temps hebdomadaire pour le conseil d’élèves, la concertation d’enseignants doit se faire sur le temps de pause le midi, nous n’avons pas de temps pour le « Quoi de neuf », la prise en compte des rythmes au collège est un doux rêve, et l’heure d’expression libre est répartie sur deux profs (première quinzaine moi, deuxième la collègue de français). De plus, la direction a émis le souhait (« appuyé » dans un premier temps) d’en faire également une classe à compétences. Si personne ne s’y oppose par principe, la charge de travail induite et le temps de concertation prévu ne permettront pas de mener les deux approches de front: coopération et évaluation différente.

On commence donc dans des conditions particulièrement instables, mais on y croit!